Le village de Pilcopata

Village de Pilcopata
Une petite présentation du village de Pilcopata, au Pérou, qui est la porte d'entrée dans le parc national de Manu, et où je me suis installée pour 3 mois.

Le village de Pilcopata est la porte d’entrée du parc national de Manu, qui se trouve à environ 200 kilomètres de Cusco (10 heures de bus pour faire 200 kms…) et est le plus grand du pays (l’équivalent de la moitié de la Suisse). Sa majeure partie est strictement interdite aux touristes et les chercheurs doivent faire de longues démarches administratives pour pouvoir y rentrer. On y trouve une forêt primitive (une vraie, une Urwald) et des tribus indigènes ayant eu très peu voire pas du tout de contacts avec la population extérieure. Une petite partie du parc est libre d’accès aux touristes, qui la plupart du temps passent quelques jours dans des hôtels luxueux perdus au milieu de la jungle. (Prix moyen, dans les 600 dollars les 5 jours, excusions comprises). Dans la forêt, évidemment beaucoup de plantes à admirer, et aussi de nombreux animaux : oiseaux, chauve-souris, singes, pumas et crocodiles !

Le village de Pilcopata profite de sa situation de terminus en provenance de Cusco. Si on veut continuer le voyage, il faut prendre une jeep, mais la route ne s’arrête quelques kilomètres plus loin. Ensuite, il faut prendre une barque à moteur, les rivières deviennent les routes. La vie à Pilcopata est simple, mais plutôt luxueuse étant donné son emplacement: électricité, 5 cabines téléphoniques, un internet-café (satellitaire, très très très lent, très cher, mais internet quand même), quelques restaurants et auberges et même une discothèque (!) qui ouvre le vendredi soir. Trois jours par semaine, le trafic de bus et camions est intense, le reste du temps le village est très tranquille. Les habitants cultivent leurs plantations (bananes, coca, palmiers, ananas et autres produits exotiques) et vivent pour la plupart dans la misère. Les jeunes s’ennuient, certains tombent dans l’alcoolisme ou dans le trafic de drogue. (Le marché noir achète les feuilles de coca trois fois plus cher que le gouvernement). L’éducation s’arrête ici au collège, les enfants n’ont que peu d’espoir de pouvoir aller étudier à Cusco (beaucoup trop cher), et la plupart des filles tombent enceintes avant même d’avoir terminé le collège…

Je suis logée dans une petite auberge. J’ai une petite chambre toute simple, avec des moustiquaires aux fenêtres mais pas de vitres (en même temps, au plus frais il fait 20 degrés). Petite terrasse en bois devant le bàtiment, trois hamacs qui se balancent sous les cocotiers, et une salle de bains comme dans les camps de camping. La douche est froide et malgré les 25 degrés de moyenne pour la température de l’air, j’ai du mal à m’habituer. Le matin le coq du voisin me réveille, et aussi le perroquet qui a la bonne idée d’imiter le chant du coq. La nuit, il y a souvent de grosses averses, le bruit de la pluie sur le toit de tôle ondulée me donne l’impression de dormir sous une cascade.

Le village est très pauvre, mais pas d’inquiétude pour moi, je suis plus que maternée (le premier jour, on m’a désigné les personnes avec lesquelles j’ai interdiction de parler, et j’ai pour le moment interdiction d’aller me baigner dans la rivière, trop de courant), je mange bien, et tant que je ne sors pas la nuit, je ne risque absolument rien (et ça tombe bien : la nuit je dors).

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1 Comments

  1. says: Marjo

    Ouhlala la récit du voyage, c’était déjà un poil inquiétant… Que ta naïveté d’étrangère te pousse pas maintenant à demander ton chemin à un dealer, de peur qu’un cartel vienne t’enlever la nuit en passant par la moustiquaire! Avec les marchandises très intéressantes que tu transportes, telles que de l’après shampooing ou des tampons… on sait jamais!
    Bisous
    Marjo

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