Sur la Via Francigena : la traversée des Alpes par le col du Grand Saint-Bernard

Le récit de notre traversée des Alpes en vélo, le long de la Via Francigena : du lac Léman à Aoste, en passant par le mythique col du Grand Saint-Bernard.
Nous quittons les rives du lac Léman pour commencer notre ascension des Alpes. Nous avons la bonne surprise de découvrir à Aigle, notre première étape, un très beau château du 13e siècle, qui abrite aujourd’hui le musée de la vigne et du vin.
Chateau Aigle

Notre chemin se poursuit tout d’abord dans les vignobles…

Vignobles Aigle

  … puis dans la forêt, où nous nous égarons faute de ne pouvoir suivre l’itinéraire piéton.

Perdus dans la forêt

Nous arrivons dans un minuscule village de montagne où nous découvrons quelques subtilités du langage suisse ainsi que de l’humour de clocher:

Humour suisse

Nous demandons la route à un local qui nous indique un raccourci toujours dans les vignobles.

Vue sur la vallee

 Nous retrouvons ensuite l’itinéraire balisé et longeons le Rhône pendant quelques kilomètres…

Traversee du Rhone Via Francigena

  … et profitons de la pause déjeuner pour découvrir l’abbaye de Saint-Maurice, fondée en 515 sur le tombeau de Saint Maurice, maintes fois détruites par des incendies et des éboulements, et pour la dernière fois reconstruite en 1949. Une congrégation de 53 chanoines continuent de faire vivre l’abbaye, qui a une longue tradition missionnaire en Algérie, en Inde, à Madagascar et au Togo.

Abbaye de Saint Maurice

Nous traversons ensuite le Bois Noir, non sans nous égarer encore une fois, admirant au passage la cascade de Pissevache, et évitant les gorges du Trient pour leur préférer un itinéraire plus roulant.

Cascade PissevachePause touristique à Martigny: la rivière Bâtiaz, son pont couvert, la tour du château de la Batiaz, et surtout le bel amphithéâtre romain, datant du IIe siècle: 

Amphitheatre de Martigny

A partir de Martigny commence la très longue montée vers le col du Grand Saint-Bernard, 2000 mètres de dénivelé sur 42 kilomètres, et sur une route extrêmement fréquentée et dangereuse pour les vélos de par ses nombreux tunnels et paravalanches. Nous regrettons de ne pas être à pied, nous rêvions de suivre ce chemin qui a vu passé Napoléon et ses troupes et qui comporte encore des tronçons de voies romaines. Nous nous faisons une raison et décidons de ne pas surestimer mes forces. Nous montons en bus jusqu’au col. Le col n’est ouvert que de juin à septembre, nous ne sommes donc pas étonnés qu’il y ait encore de la neige à proximité de la route.

Col du grand Saint Bernard

 En 1045, Saint-Bernard construit un hospice au col, afin d’accueillir et de soigner les pèlerins qui suivent la Via Francigena, la voie des Francs, reliant Canterbury à Rome. Les chiens Saint-Bernard, qui y sont élevés depuis 1750, partent à la recherche des victimes d’avalanches ou des randonneurs égarés. Un petit musée et un chenil ont été ouverts au col, et l’hospice accueille aujourd’hui encore les pèlerins et touristes de passage.

Hospice du Grand St Bernard

Il fait très froid au col, nous enfilons toutes nos couches et entamons la descente vers l’Italie et Aoste. Une fois encore, nous devions dévier de l’itinéraire piéton, qui serait trop dangereux en vélo. Nous prenons notre temps dans la descente, nous savons que les 26 kilomètres de descente seront bien vite avalés.

Alpes cote Italie

Nous faisons une pause dans le village d’Etroubles, qui a gardé son cachet médiéval, avec ses vieilles ruelles pavées, ses maisons en pierre aux toits de lauzes, son église du 19e siècle et son clocher du 15e siècle.

Village d Etroubles

Pour la première fois depuis notre départ, nous tamponnons nos crédenciales (passeports de pèlerins) avec un tampon spécialement dessiné pour la Via Francigena. L’immense fresque sur le mur de la poste nous prouve que le village mise sur les retombées que pourrait avoir l’itinéraire si la fréquentation augmentait. Si sur le chemin de Compostelle ce sont 300 000 marcheurs par an qui se pressent, sur le chemin de Rome, ils ne sont maintenant que 2 000. La poule aux œufs d’or n’est pas encore arrivée à Etroubles…
Fresque Via Francigena Mairie Etroubles

La fin de la descente vers Aoste se déroule sans encombres sur de petites routes tranquilles serpentant dans des plantations d’arbres fruitiers et sous une douce chaleur bien agréable après les frimas du matin.

Fin descente vers Aoste

 

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