Doris m’emmène jusqu’à une cabane un peu isolée en haut du village de Pilcopata. La famille vend le miel de ses ruches et possède aussi quelques vaches laitières. Ce sont des gens adorables, je suis juste venue me balader sur leurs terres et ils m’offrent des oranges et des fruits de palmiers, c’est incroyable !
Pour aller chez eux, nous passons devant « l’invasion ». Il existe une loi péruvienne qui dit en gros que les personnes non propriétaires de terrains peuvent prendre possession des terrains non occupés appartenant à l’Etat. Du coup, tout un groupe d’habitants, près de 300 personnes, qui louaient des maisons ou vivaient avec leurs parents ou frères et soeurs, se sont installés sur un grand terrain à la sortie de la ville. Des habitants des villages voisins, ou qui possèdent déjà un terrain, se sont glissés dans le tas pour essayer d’en profiter aussi (un terrain gratuit est toujours intéressant). Ce mouvement d’invasion était l’attraction principale pendant ces derniers mois, tout le monde ne parlait que de ca. Le nouveau quartier a été surnommé « Nueva Esperanza ». Résumé de la vie des envahisseurs: ambiance de village de vacances (un coin a été défriché pour jouer au foot et au volley), cabanes de branches et de bâches en plastique, pas d’électricité ni d’eau, vie communautaire (ils font la popote ensemble), la mairie qui fait traîner (les terrains ne devraient être vraiment donnés que dans quelques mois), un bon paquet de moustiques et aussi un bon paquet de grossesses (les jeunes, qui vivaient chez leurs parents et qui squattent maintenant pour obtenir leurs propres terrains, profitent apparemment de l’obscurité) !

