18e jour de marche : Lauzerte – Moissac, 14 km
Nous laissons Lauzerte, bien plus animée que la veille au soir en ce jour de marché, et Willy derrière nous. Ses deux jours de marche avec nous lui ont été fatals et il préfère renoncer à nous suivre pour une troisième journée et part en stop récupérer son van laissé à Cahors.
Peu de temps après notre départ, nous passons devant une belle propriété à vendre. Une belle et grande bâtisse de pierre, un charmant colombier, une vue dégagée sur Lauzerte, on craquerait bien !
Dans un vallon appelé la Combe du Miel, la petite chapelle romane de Saint Sernin du Bosc nous invite à faire une pause. Le cadre est propice aux belles déclarations ! Nous traînons longuement avant de repartir. Finalement, Willy nous récupère avec son van à Saint-Martin et nous emmène jusqu’à Moissac.
Nous nous installons pour la nuit chez les Sœurs de la communauté Marie Mère de l’Eglise. La sœur qui nous accueille nous pense en voyage de noces, nous sommes obligés de la décevoir, nous ne sommes qu’en voyage de pré-noces.
Nous commençons la visite de Moissac par le cloître de l’abbatiale Saint-Pierre, un véritable chef d’oeuvre de l’art roman. Les chapiteaux des 76 colonnes, finement sculptés, retracent pour la plupart des épisodes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Une Bible Illustrée des XI-XIIe siècles en quelque sorte !
Nous terminons cette belle journée par un beau coucher de soleil sur le canal de Garonne, de quoi nous mettre l’eau à la bouche pour l’étape du lendemain !
19e jour de marche : Moissac – Auvillar, 20 km
L’étape du jour étant à priori facile, nous prenons le temps de faire un petit tour dans Moissac avant de partir et allons visiter l’abbatiale, dont nous n’avions vu que le cloître la veille. Le tympan du XIIe siècle est splendide, mais après avoir vu celui de Conques, nous sommes devenus un peu difficiles à satisfaire !
Nous quittons Moissac en longeant le canal de Garonne (le canal latéral à la Garonne, qui est le prolongement du canal du Midi après Toulouse). La plupart des pèlerins le suivent toute la journée, mais nous préférons suivre l’itinéraire du GR 65. Nous bifurquons donc vers Boudou et prenons un chemin très vallonné, au grand drame de mes mollets. En récompense, nous profitons d’une magnifique vue sur le confluent du Tarn et de la Garonne.
Nous rejoignons ensuite le canal de Garonne. L’ombre est appréciable, mais la marche en ligne droite le long du canal devient vite monotone.
En quittant le canal, nous nous trompons de chemin. Tout était pourtant bien fléché… Heureusement un riverain nous indique rapidement la bonne direction. Notre rythme diminue. Des ampoules me font souffrir, ma cheville est fatiguée, je traîne les pieds. Je fais alors une découverte surprenante. En « courant » (si tant est qu’on puisse courir avec un sac de 17 kilos sur le dos), je souffre nettement moins. Soit, c’est en trottinant et en serrant les dents que nous arriverons à Auvillar !
Camembert ayant bon cœur, j’ai le droit au grand luxe pour me reposer : une nuit en chambre d’hôtes, avec une kitchenette, une grande chambre, une salle de bains privative et même une télé. Ça change du camping ou des dortoirs !